Elle fut reine de France et c’était une princesse ukrainienne. L’histoire d’Anne de Kiev est certes un peu ancienne - elle remonte au 11e siècle -, mais elle suscite un regain d’intérêt à l’heure de l’invasion russe dans son pays d’origine. On sait assez peu de choses sur l’épouse d’un des premiers rois capétiens. Même sa date de naissance est incertaine. Les historiens hésitent entre 1024, 1032 ou 1036. Quant à dire quel était l’aspect de la femme du roi Henri 1er de France, c’est encore plus difficile. Il existe une représentation de la fille du grand prince Iaroslav sur une fresque de la cathédrale Sainte-Sophie à Kiev. Mais il demeure impossible d’assurer qu’il s’agit vraiment d’elle.
Le mystère de sa sépulture
A cette date, la chrétienté est encore indivise, le grand schisme orthodoxe séparant l’église d’Orient du catholicisme n’interviendra que trois ans plus tard. A la cour, la nouvelle reine qui connaît parfaitement le latin et le grec introduit le prénom de Philippe. Il sera d’ailleurs celui de son fils aîné, le futur roi, Philippe 1er. Devenue veuve en 1060, elle est régente de France jusqu’en 1063. Son remariage avec le comte de Valois, après qu’il eut répudié son épouse légitime, provoque l’excommunication du couple.
La date de la mort d’Anne est tout aussi floue que celle de sa naissance. Son décès serait intervenu entre 1075 et 1089. Le lieu de sa sépulture est l’ultime mystère. D’aucuns affirment qu’elle serait retournée à Kiev pour y mourir, d’autres qu’elle aurait été inhumée en France dans une abbaye détruite lors de la Révolution française.