Reine de France et princesse d’Ukraine :

l’histoire mystérieuse d’Anne de Kiev, épouse du roi Henri 1er

Anne de Kiev fut l'épouse d'un des premiers rois capétiens.

Elle fut reine de France et c’était une princesse ukrainienne. L’histoire d’Anne de Kiev est certes un peu ancienne - elle remonte au 11e siècle -, mais elle suscite un regain d’intérêt à l’heure de l’invasion russe dans son pays d’origine. On sait assez peu de choses sur l’épouse d’un des premiers rois capétiens. Même sa date de naissance est incertaine. Les historiens hésitent entre 1024, 1032 ou 1036. Quant à dire quel était l’aspect de la femme du roi Henri 1er de France, c’est encore plus difficile. Il existe une représentation de la fille du grand prince Iaroslav sur une fresque de la cathédrale Sainte-Sophie à Kiev. Mais il demeure impossible d’assurer qu’il s’agit vraiment d’elle.

A cette époque lointaine, la principauté de Kiev était florissante, et son alliance recherchée. Une grande ambassade conduite par l’évêque de Chalons fut donc dépêchée pour négocier la main d’Anne. Le consentement obtenu, celle-ci fit alors route vers la France. Ce long voyage à travers l’Europe la mena jusqu’à Reims, où elle se maria le 19 mai 1051 avec Henri 1er. L’événement fut accompagné de grandes festivités.

 

Le mystère de sa sépulture

A cette date, la chrétienté est encore indivise, le grand schisme orthodoxe séparant l’église d’Orient du catholicisme n’interviendra que trois ans plus tard. A la cour, la nouvelle reine qui connaît parfaitement le latin et le grec introduit le prénom de Philippe. Il sera d’ailleurs celui de son fils aîné, le futur roi, Philippe 1er. Devenue veuve en 1060, elle est régente de France jusqu’en 1063. Son remariage avec le comte de Valois, après qu’il eut répudié son épouse légitime, provoque l’excommunication du couple.

La date de la mort d’Anne est tout aussi floue que celle de sa naissance. Son décès serait intervenu entre 1075 et 1089. Le lieu de sa sépulture est l’ultime mystère. D’aucuns affirment qu’elle serait retournée à Kiev pour y mourir, d’autres qu’elle aurait été inhumée en France dans une abbaye détruite lors de la Révolution française.